9 janvier 2010
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On lui prête un énorme pouvoir politique.
Henry de Jouvenel, qui a travaillé près de lui comme rédacteur en chef du Matin, se plait à rapporter des propos qui ont dû circuler à la vitesse de l'électricité dans tous les cables reliés à Paris : "Mon fauteuil vaut trois trônes".
Une formule-choc qui ne dépasse probablement pas la réalité des pouvoirs dans l'Europe du début du XXème siècle.
Dans "L'Oeuvre" du 18 août 1910, Gustave Téry écrit :
" Briand est parfaitement sûr de rester président du Conseil [NDLR : premier ministre], tant qu'il aura la confiance de M. Bunau-Varilla." On ne prête qu'aux riches...
Et, riche, il l'est. Il détient une des plus grosses fortunes de France.
Les caricaturistes de l'époque ont trouvé avec lui un bon filon.
"Je dis tout", du samedi 9 mai 1908 est un bon reflet de ce que ressentait l'opinion publique au sujet de Maurice Bunau-Varilla : un homme capable de faire tomber des ministères. | ![]() |
Le journal satirique "Les hommes du jour" (non daté), brode sur le même thème. A l'arrière-plan le personnage de style germanique évoque les relations que Maurice Bunau-Varilla aurait avec l'empereur d'Allemagne. Derrière le trône : "Fils spéciaux avec la Préfecture de Police, l'égout et le ministère." | ![]() |
Dans "Fantasio" (non daté), il apparaît au balcon du Matin, sous la lanterne, coiffé d'un panama. Nous verrons bientôt pourquoi ce chapeau. "Il lui suffit d'agiter sa baguette pour faire trembler le gouvernement", écrit le journaliste Bing (un pseudo ?) | ![]() |